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NOTICE HISTORIQUE SUR BRIIS (1)
Par M. COMBAZ
Membre du Comité des Antiquités et Arts de Seine-et-Oise
PREMIÈRE PARTIE
VILLAGE ET CHATEAU
(1) Il a été écrit sur Briis par l’abbé Leboeuf, diocèse de Paris; M. Robert-Dumesnil, Notice sur Briis; par M. Fourdrignier, Bulletin des Antiquités de Seine-et-Oise (Monnaies). Il existe aux Archives de Versailles un beau plan de Briis, dit plan de l'Intendance de 1785 (F. L.).)
En venant de Paris par l'ancienne route de Chartres et après avoir monté la côte de Gometz-le-Châtel où l'on voit encore quelques restes du château fort dont Hugues de Çrécy, fils de Guy-le-Rouge, comte de Rochefort était seigneur au commencement du XII° siècle et qui fut assiégé par Louis VI dit le Gros, l'on arrive à Gometz-la-Ville qui fut à la même époque ville fortifiée; puis, si l'on prend à gauche un chemin qui sillonne la plaine, on gagne en peu de temps la crête d'une colline, d'où la vue s'étend sur une immense et fertile vallée. Presque au pied de cette colline, sur une petite éminence, s'élève le village de Briis au milieu duquel se dresse une liante tour carrée ou donjon, dernier vestige du château féodal qui y existait et dont les seigneurs étaient autrefois de puissants barons que Louis-le-Gros qui, le premier, porta atteinte à leurs privilèges, eut souvent à redouter.
L'un des premiers seigneurs de Briis fut le chevalier Jean de Bries, qui vivait sous le règne de Philippe-Auguste (1179 à 1223) et relevait de la châtellenie de Montlhéry, et c'est vraisemblablement vers cette époque que fut construit le château de Briis, ainsi que semble l'attester, d'ailleurs, le donjon qui, par sa forme carrée, se rattache à la période où furent édifiés les premiers châteaux féodaux, c'est-à-dire du IX° au XI° siècle. A partir de ce dernier siècle, les tours rondes commencèrent à remplacer les donjons carrés, et la construction des forteresses s'améliora sensiblement.
Ce donjon avait un rez-de-chaussée élevé de quelques marches et quatre étages ; il était flanqué d'une tourelle où existait un escalier donnant accès à chaque étage et se, terminait à sa partie supérieure par une plate-forme crénelée et quatre échauguettes ou petites tourelles d'angles en encorbellement également crénelées; sortes de guérites destinées à recevoir des sentinelles. Les murs ont 3 mètres d'épaisseur dans les fondations. Au rez-de-chaussée était la salle d'audience où le seigneur recevait ses vassaux; un souterrain, en partie comblé par des éboulements, y existait et avait une issue dans la campagne pour permettre aux habitants du château et à la garnison de sortir en cas de siège ou pour attaquer à l'improviste les assiégeants.
En 1772, le château, qui tombait en ruines, fut démoli par le comte de Montrevault qui possédait alors la terre de Briis et qui ne conserva que le donjon et quelques parties des communs, entre autres les cuisines et le colombier qui, depuis, furent transformés en habitations, et deux tours rondes dans l'une desquelles on voyait, peint sur la muraille, un bénitier et au dessous une croix traversée d'un poignard; ces emblèmes semblaient indiquer que c'était en ce lieu que le seigneur haut justicier, ayant droit de glaive, rendait la justice et prononçait ses arrêts. Cette tour fut démolie en 1836 ; la seconde, plus petite, fut conservée jusqu'en 1885 époque à laquelle le donjon ayant été restauré, devint une habitation de plaisance. Ce château, véritable forteresse, était entouré de hautes murailles flanquées de tourelles avec des " Foussez à eau " de 32 toises de long sur 4 de large, garnis de ponts-levis.
Indépendamment de l'intérêt qu'offre, au point de vite archéologique, le donjon de Briis, un fait important qui s'y rattache le rend digne d'être classé parmi les monuments historiques. Vers 1506, Thomas Boulen ou Boleyn, alors ambassadeur d'Angleterre en France et parent de Philippe Dumoulin, seigneur de Briis, lui confia sa fille, Aime de Boleyn, âgée de six ans, ,jusqu'à ce qu'elle eut atteint l'âge d'être présentée à la cour ; ensuite, elle retourna en Angleterre et devint demoiselle d'honneur de Marie d'Angleterre, soeur de Henri VIII, qu'elle accompagna en France quand cette princesse vint épouser Louis XII en 1514; elle s'attacha alors à Claude de France, fille de Louis XII, femme de François Ier; puis, elle retourna de nouveau en Angleterre, où elle épousa Henri VIII qui, bientôt, la répudia sous prétexte d'infidélité et la fit décapiter le 19 mai 1536. Ainsi, c'est dans le château de Briis que celle qui fut l'infortunée femme du cruel Henri VIII et la mère de la célèbre reine Élisabeth passa sa première jeunesse.
Le village de Briis, comme on le voit encore du côté nord, était fermé de murs et avait quatre portes : deux au nord, une au sud et une à l'ouest, ces portes étaient défendues par des tours dont deux existaient encore en 1821, une à la porte de Paris, l'autre à la porte de Chartres, elles furent démolies vers cette époque pour faire place à des constructions nouvelles. Les murs d'enceinte étaient en outre flanqués de distance en distance de petites tourelles dont trois sont encore visibles au nord, mais elles sont tronquées et appropriées à divers usages domestiques par leurs propriétaires. De ce côté, on voit également dans le mur des pierres de grès au centre desquelles sont des trous ronds qui, en temps de guerre, servaient sans doute à passer le fût d'une arbalète ou le canon d'une arquebuse, pour la défense de la place.
Il n'est pas mention que Briis ait jamais porté le nom de ville et son importance ne s'est pas beaucoup accrue depuis des siècles car, à part, quelques habitations construites au sud en bordure de la grande route, au-delà de l'endroit appelé la porte de Paris, et plusieurs maisons bourgeoises à l'ouest, il est en grande partie renfermé dans ses anciens murs.
Les dénominations des places et carrefours sont restées : on dit encore la place du Pilori, où les sentences du seigneur recevaient leur exécution; la place du Pontis, qui tient son nom de l'une des deux portes situées au nord dans laquelle s'ouvrait un " Pontis ", vieux, mot qui signifie petite porte dans une grande, à l'usage des piétons; le carrefour Sainte-Croix, où existait un couvent de moines et une église qui en dépendait, dédiée à la sainte Croix; le carrefour Saint-Denis, au haut de la rue de ce none, et le carrefour Bourbon dont l'origine du nom est inconnue.
A l'époque de la première Révolution, quelques-unes de ces dénominations furent changées; la place du Pilori s'appela place de la Liberté; le carrefour Saint-Denis, carrefour de l'Egalité; le carrefour Bourbon, carrefour de la Fraternité et des arbres de liberté y furent plantés.
Lors des guerres entre les ducs de Bourgogne et d'Orléans au XV° siècle, sous Charles VII et Louis XI, les bourguignons firent de grands efforts pour s'emparer du château de Briis se livrèrent plusieurs assauts infructueux. Alors, ils attaquèrent le château du Coudray, situé à une demi-lieue de là, s'en emparèrent et le détruisirent entièrement. C'était une forteresse flanquée de quatre tours et entourée de fossés dont on voit encore quelques vestiges.
En 1337, la terre de Briis appartenait à dame Jacqueline de Trie, elle la donna, en 1371, à Philippe de Trie, son neveu, chef de sa maison. Ce dernier la vendit, en 1376 au chevalier Jacques de Montmaur, chambellan du roi Charles V gouverneur du Dauphiné et du Viennois, et à Morlet de Montmaur, son frère, aussi chambellan du roi et seigneur de Gometz.
Le 19 août 1395, il s'est fait, un accord entre les frères de Montmaur, qui possédaient en commun le comté de Limours et les terres de frappes, Gometz, la Grange-Saint-Clair, Servolle, Briis, etc., par lequel ils ont partagé leurs biens entre leurs enfants en s'en réservant la jouissance. Les enfants de Jacques de Montmaur eurent le château et la terre de Briis, les fiefs de Bligny, Launay, Vaugrigneuse, le Coudray, etc.
Le 23 février 1411, le prévôt de Paris fit saisir la terre de Briis sur Jean de Maintenon, accusé de révolte, parce qu'il suivait le parti de Charles d'Orléans et de ses frères, mais il fut réintégré dans ses droits, le 1er janvier de l'année suivante.
Le 16 août 1436, Jacques de Montmaur chargea, par un pouvoir spécial, Emery de Lamare de prendre possession de la seigneurie de Briis, d'y mettre des officiers de justice et capitaines à gages et d'appréhender les droits et émoluments appartenant à ladite terre. En septembre 1438, il donna le titre de capitaine-châtelain à Pierre Allaire, son cousin.
En 1439, le chevalier Jean Dumoulin, fils de Denis Dumoulin, avait la nue propriété de la terre de Briis ; à la mort de sa femme, il entra dans les Ordres, devint patriarche d'Antioche, puis évêque de Paris. Denis Dumoulin, archevêque de Toulouse, et Pierre Dumoulin, ses deux oncles, en avaient l'usufruit. Ces derniers, par procuration du 10 novembre 1439, donnèrent pouvoir à Jean Allaire et André Fumet de garder en leurs noms la seigneurie de Briis et lieux circonvoisins, et, le 17 mai 1443, Denis Dumoulin donna seul la commission de capitaine et gouverneur à pierre Allaire, écuyer.
Par un acte du 9 juillet 1448, l'écuyer Pierre Allaire promit de garder le château et la forteresse de Briis pour Denis et Jean Dumonlin, ce dernier, neveu de Denis et échanson du roi Charles VII, moyennant 100 livres tournois de gages par année.
Enfin, le l5 avril 1454, la seigneurie de Briis passa à Jacques Dumoulin, et celle de Vaugrineuse à Antoine Dumoulin.
Le seigneur de Briis exerçait la haute justice sur les terre de Briis, Bligny, Forges et dépendances et faisait faire le cri " accoustumé " à l'issue de la fête de Forges par ses officiers, et les valets des seigneurs de Forges étaient obligés de demander à celui de Briis la permission de faire fête à la Notre-Dame d'août.
Le 11 mai 1478, sur le rapport de Jean Dumoulin, le roi Louis XI ordonna au prévôt de Montlhéry de s'informer si ce seigneur avait le droit de haute, moyenne et basse ,justice, et la prérogative des fourches patibulaires, avec les échelles convenables. L'enquête fut favorable à Denis Dumoulin. Il avait alors des empêchements à l'exercice des droits de justice de la part du seigneur de Forges et Ardillières, pour lesquels les parties furent renvoyées devant les gens de la chambre du trésor raval.
En 1534, Guillaume Dumoulin déclara au roi, par acte, qu'il était propriétaire du la terre de Briis du chef de Philippe Dumoulin, son père, qu'à l'arrière-ban, il avait fourni un cavalier armé à la légère et que lorsque le ban avait été convoqué, il avait donné deux arquebusiers.
L2 mai 1538, le bourg de Briis fut mis un grand émoi par une exécution capitale ; le pilori fut dressé sur la place de ce nom et une femme nommée Aloïs Legounst, convaincue d'avoir mis le feu à la bergerie de Briis " par haine et vengeance ", fut d'abord exposée, puis ensuite étranglée et brûlée le même jour.
Par sentence du 18 janvier 1542, le nommé Besnard de Bligny a été exécuté figurativement sur la place du Pilori et le 20 mai 1552, deux particuliers ayant été condamnés à mort par arrêt des officiers de justice de Briis, ils firent appel au seigneur qui leur fit grâce de la vie, mais ordonna qu'ils soient fustigés pendant trois jours dans les places et carrefours de Briis, Arpajon et Montlhéry.
La police et la justice étaient administrées sévèrement à Briis et ceux des habitants dont la conduite paraissait suspecte au seigneur, étaient contraints d'en sortir pour la sûreté de la place.
A cette époque, la terre de Briis était d'un revenu annuel de six à sept cents livres tournois. .Le seigneur avait le droit de grosses dîmes, de prendre tous les fruits croissants dans les allées d'arbres fruitiers bordant les chemina, le droit de forage et de perçage de vin sur tous ceux qui en vendaient, lesquels étaient obligés, de demander permission avant de percer un tonneau au-dessous de la barre, à peine de 60 sous d'amende. II était dû quatre pintes par poinçon de vin audit seigneur, plus, le droit de roulage qui était de deux deniers parisis par charrette sortant de la terre de Briis et il était perçu également un droit de navigation sur la rivière, bien qu'elle ne fût pas navigable.
En 1560, le lieu appelé encore aujourd'hui La Fontaine de Ville, où il existe une fontaine ainsi nommée, était un fief tenu par Vadureau. Ce fief qui se composait d'une habitation, d'une ferme et ses dépendances, prit à cette époque le nom du tenancier Vadureau dont on a fait depuis, par corruption : Verdureau. Prés de la ferme se trouve une autre fontaine dite Fontaine-de-Verdureau, laquelle est renommée pour la bonté de son eau ; on donne pour certain que Marie Leczinska, femme da Louis XV, en faisait usage, sur Ie conseil de son médecin.
Par acte daté du 6 juin 1572, passé par devant Thireuil et Roger, notaires à Paris, Anne Dumoulin, femme de Jacques de Cocherel, et sa Soeur, Louise Dumoulin, se partagèrent la terre de Briis.
Par ordonnance du roi Henri III, du mois de mars 1575 il a été établi à Briis deux foires par année, les 22 mai et 9 octobre, et un marché ordinaire qui tenait le mercredi de chaque semaine, mais, les événements de la Ligue dont Briis eut particulièrement à souffrir par suite des divisions religieuses qui y régnèrent à cette époque en empêchèrent la continuation. Plusieurs tentatives furent faites pour rétablir le marché, mais elles restèrent vaines à cause de la proximité de ceux de Limours, Arpajon, Dourdan et Montlhéry. La fête patronale d'octobre et celle de mai, dont les dates se rapportent à celles des foires indiquées plus haut ont seules été conservées.
Vers l fin du XVI° siècle, Nicolas de Lyons, écuyer du roi, était seigneur de Brus, et au commencement du XVII°, Amos du Tixier, seigneur de Maisons, gentilhomme de la chambre de Henri IV lui succéda; il était calviniste et allait souvent au prêche de Charenton. Par son influence, sans doute, une partie de la population se convertit au calvinisme et l'église catholique devint temple protestant. Les catholiques prirent alors possession de l'église Sainte-Croix, mais la fille d'Amos du Tixier, femme de Michel Ferrand de Beaufort, seigneur de Janvry, qui était catholique et très pieuse, réussit à convertir son père, pendant la maladie dont il mourut en 1616.
Le 16 mai 1616, la terre de Briis passa à Christophe-Suzanne de Cardaillac, baron de Montbrun, puis, à Antoine de Cognac qui en était seigneur en 1640; elle fut possédée ensuite par Marie-Anne de Cognac qui fit rétablir le marché et les deux foires, en 1616.
Il existait, près de l'église, une maison de plaisance appelée " le pavillon " que l’on croit avoir été une dépendance de l'ancien château de Briis. Ce pavillon fut restaura en 1667. A cette époque, il était la propriété de Charles de Money, conseiller du roi et avocat au Parlement et devint ensuite celle de M. Normand, également conseiller du roi et avocat au parlement. Le parc ou bosquet qui existe encore a été, dit-on, dessiné par le célèbre dessinateur de jardins, Lenôtre, ami de M. Normant.
Léon de Balzac, marquis d'Entragues, seigneur de Marcoussis, possédait, en 1670, des terres à Briis. Alors, le baillage et la châtellenie de Briis appartenaient à dame Anne-Suzanne de Cardaillac, veuve de Henri de Mainville qui possédait le château et maison seigneuriale, le droit, de justice et la moitié du domaine de Briis, consistant en maisons, les fermes d'Invilliers, Courson-Launay, Verdureau, Chante-coq, les moulins du Serpy, de Beschereau et un moulin à vent. François de Cugnac, marquis de Dampierre, et Anne de Cugnac avaient un quart indivis dans ladite terre, le dernier quart appartenait à Jean-Louis de Béon de Luxembourg, marquis de Béon.
En 1671, Guillaume de Lamoignon, marquis de Baville, premier président au Parlement, acheta la seigneurie de Briis des marquis de Béon et de Dampierre, et de Mme de Mainville, pour 101.500livres; ensuite, il obtint de Louis XIV des lettres de réunion de la châtellenie de Briis au comté de Launay-Courson. A. cette époque, il y avait 149 feux à Briis.
En 1730, la terre de Briis passa à Guillaume-Urbain de Lamoignon, comte de Montrevault., marquis de Lamotte Champs-Deniers, etc. Puis, en 1775, à Guillaume-Joseph Dupleix de Bacquencourt, intendant de Bourgogne, qui en tut le dernier seigneur. Lors de la Révolution, ses amis lui conseillèrent de fuir, mais il persista à vouloir rester; il fut arrêté, condamné à mort par le Tribunal révolutionnaire et exécuté à Paris, le 29 messidor, an III (5 juillet 1794). Le domaine de Briis passa alors à Marie Dupleix de Bacquencourt, sa fille femme du comte Anatole de Montesquiou. Une Partie de ce domaine est encore possédée par des membres de la famille.
DEUXIÈME PARTIE
ÉGLISES, DIMES, FONDATIONS PIEUSES
Dom Félibien, dans son histoire de Saint-Denis, rapporte qu'en l'année 768, le roi Pépin-le-Bref fit donation de Bries, avec son territoire, à l'abbaye de Saint-Denis pour les frais de sa sépulture dans cette abbaye, et il paraît certain que l'église de Briis a été édifiée et mise sous l'invocation de saint Denis par les moines de l'abbaye de Saint-Denis qui possédaient la terre de Briis en vertu de cette donation. Cette église, dont l'architecture appartient en partir à l'époque de transition du roman au gothique, c'est-à-dire aux XI° et XII° siècles et qui participe de ces deux styles, se compose d'une nef qui n'offre rien de remarquable et d'un choeur élevé de quatre marches ; cette partie est la plus ancienne.
Le clocher, qui est de la même époque que le choeur auquel il est attenant, est construit en dehors de l'église, il est de forme carrée, sa hauteur est de 39 mètres, et il se termine par quatre pignons indiquant les quatre points cardinaux; ce qui est une attestation de plus de son ancienneté, car c'est du XII° siècle que date cette forme de toiture des clochers. Avant la Révolution il contenait trois cloches de différentes grandeurs, mais en vertu d'un décret de l'Assemblée Nationale du 23 juillet 1793, portant qu'il ne serait laissé qu'une cloche dans chaque paroisse, et par décision de la municipalité, la moyenne et la petite furent envoyées à Versailles pour y être fondues, la plus grosse fut seule conservée.
L'église de Briis qui, comme il a été dit précédemment, était devenue Temple protestant au XVII° siècle, eut encore à subir plusieurs transformations à une époque plus rapprochée. En l'an II de la première République, lors de la substitution du culte à la Raison au culte catholique, elle devint " Temple de la Raison ", et dans le courant de la même année " Temple à l'Etre suprême ", puis elle fut rendue au culte catholique le 19 prairial, an III.
Dans une chapelle latérale, à gauche du maître-autel, on lit l'épitaphe suivante :
CI-GIT MESSIRE JACQUES DUMOULIN,
CHANCELLIER ORDINAIRE DU ROI, SEIGNEUR DE RRIIS, SERVON
ET LABORDE-GRAPPIN,
LEQUEL DÉCÉDÉ EN SON HOSTEL, A BRIIS, LE 22 MARS 1575
PRIEZ DIEU POUR SON AME
L'abbaye de Saint-Magloire de Paris, lors de sa fondation, fut gratifiée, par le roi Henri Ier, en 1047, de l'église et de la moitié du village de Bries, avec le droit de justice et les dîmes de Bries et Invilliers.
En 1147 , Beaudoin, abbé de Saint-Magloire, céda, à chacun des habitants de Bries, un quartier de terre pour sa maison et son jardin, plus un demi-arpent, pour cultiver, à la charge de lui payer tous les ans, à la fête de Noël, un pain blanc ou un denier, un chapon ou une poule et une mine d'avoine ; le même abbé fit construire, à Bries, une église dédiée à la sainte Croix et un couvent dans lequel il mit des moines de son abbaye (L'église et le couvent furent démolis en 1618). Le tout est mentionné dans une bulle du pape Adrien IV, de l'an 1155, et dans un diplôme du roi Louis-le-Jeune de l'année 1159, lequel confirma à l'abbé de Sain-Magloire toutes ses possessions.
Thomas, seigneur de Bruyères-le-Châtel, possédait une partie de la dîme de Bries, il la donna à la chapelle de Saint-Thomas-du-Plessis, ce qui fût confirmé par Eudes de Sully, évêque de Paris, en 1201.
Le chevalier Jean de Bries, second du nom, fils du précédent, et dame Aveline, sa femme, assignèrent des terres à Bries et à Bligny pour fonder une Maison-Dieu audit Bries, 1er mercredi avant la fête de la Pentecôte, en 1265.
Le prieuré de Bries est nommé le quatrième dans le catalogue des bénéfices du diocèse de Massy. Les prieurs étaient tenus de payer tous les ans aux chanoines de Notre-Dame de Paris, le pigmentum, à la fête de l'Assomption, ils recevaient la moitié des offrandes de l'église Saint-Denis de Bries. Simon de Montfort, qui en était curé en 1308, ayant intenté un procès à ce sujet, le prieur, du consentement de Gobert, son abbé, y renonça, à condition que le curé lui paierait 8 livres par an, sauf le droit de chambrier de saint Magloire, dans la moitié de l'offrande des cierges de la fête de la Purification; ce dernier était tenu de payer le droit à l'évêque pour le synode de la visite. Ce traité fut passé en 1309, devant l'official de Gentilly, par Guillaume d'Aurillac, évêque de Paris.
Il y eut, en 1318, un procès entre Bries et Limours au sujet des reliques de saint Marc, renfermées dans une classe d'argent doré, que le curé de Limours avait déposées dans l'église de Bries, pour les mettre en sûreté pendant un siège que cette ville eut à subir, et que le clergé de Bries prétendait garder comme lui appartenant. Ce procès dura plusieurs années, et gain de cause fut enfin donné à Limours qui rentra en possession de ses reliques.
Geoffroy de Netz, moine de Saint-Magloire, qui a mis en vers français, en 1329, l'histoire de la translation de ces reliques qui eut lieu le 9 juillet 1328, s'exprime ainsi sur les officiants
Ceux officiants furent lors,
Ces autres furent prieurs hors
De Sainte-Croix de Bris Jehan
De Laqueue prieur cet an
Etait, et Jehan de Moncy.
De Versailles, prieur aussi.
Simon de Bries, seigneur en 1328, amortit, en faveur de l'abbaye de Saint-Magloire de Paris, deux arpents de vigne donnés par Raoul d'Aubecourt.
Le 13 septembre 1530, il y eut un traité entre René Chêne, curé de Briis, et l'abbé de Saint-Magloire touchant les dîmes, ce traité fut ratifié par l'évêque, le 4 mars 1532.
En 1628, André du Saussay était curé de Briis ; il devint ensuite curé de Lieusaint, de Saint-Leu, à Paris, puis évêque de Toul; il était bachelier en théologie, il composa plusieurs ouvrages et mourut à 80 ans.
Nicolas de Lamoignon de Basville, intendant de Languedoc, seigneur de Briis et Vaugrigneuse, haute justice de Forges, etc., a fondé, en 1721, un établissement de Soeurs à Briis, les pauvres y recevaient le pain et la soupe.
M. Girard, officier de la duchesse de Bourgogne, a donné au village de Briis, le 2 mai 1711, avec l'autorisation du cardinal de Noailles, archevêque de Paris, une grande maison située audit lieu, contenant huit chambres à feu, cour, jardin et dépendances, pour y fonder un hospice, plus 300 livres de rente assise sur les gabelles, pour son entretien. Le tout pour en jouir après son décès arrivé à Briis, le 21 novembre 1738. Mme Girard, sa veuve, a laissé des terres au dit hospice.
Le 10 septembre 1745, Marguerite Normant, veuve de Urbain de Lamoignon et la communauté des Soeurs de la Charité Sainte-Marguerite, à Paris, ont donné la chapelle Sainte-Barbe à l'église de Briis, ainsi qu'il est dit dans une inscription de la chapelle de ce nom.
Guillaume de Lamoignon-de-Montrevault, maître des requêtes, baron de Boardy-de-Saint-Gratien, en 1750, patron de la chapelle du Rosaire, a légué, le 5 juillet 1771, 300 livres de rente au bureau de bienfaisance. .Les donations faites à l'hospice s'élevaient alors à 1.000 livres de rente. La fabrique possédait 1.200 livres de rente.
Lors de la suppression de l'hospice, les terres, dont le produit était affectée à l'entretien de cet établissement, ont été attribuées au bureau de bienfaisance.
PÉRIODE RÉVOLUTIONNAIRE
Le 11 mars 1789, en l'assemblée convoquée au son de la cloche, en la manière accoutumée, sont comparus devant Louis Thibault, notaire et greffier du baillage de Briis : Louis-François de Saint-Michel, syndic; Nicolas-Tamis Brière; Pierre Adrien Gaut; Jean-Baptiste Machelard ; François Coquet ; Louis Buisson et David Drouard, membres de municipalité de cette paroisse; Marin Vaudron ; Claude Fourneau et Alexandre Baudry, adjoints pour la confection des rôles de la dite paroisse, composée de 150 feux, et 49 autres habitants, tous français, âgés de 25 ans et compris aux rôles des tailles ; lesquels, pour obéir aux ordres du roi et satisfaire à l'ordonnance de M. le bailli de Dourdan concernant les cahiers des paroisses, ont déclaré qu'ils avaient procédé à la rédaction du cahier des plaintes, doléances et remontrances de la paroisse de Briis, et ils ont présenté ledit rallier dont lecture a été faite ; après quoi ont signé tous les habitants sachant signer. Puis, après avoir délibéré sur le choix des députés à nommer, en conformité des lettres-patentes du roi, la majorité s'est prononcée en faveur des sieurs : Louis-François de Saint Michel, conseiller du roi, premier garde-marteau de la Maîtrise particulière des Eaux-et-Forêts de Dourdan ; Pierre-Adrien Gaut, marchand laboureur, tous deux demeurant en la paroisse de Briis qui ont accepté la mission de porter à l'assemblée qui sera tenue devant M. le bailly de Dourdan, ledit cahier, et de se conformer à tout ce qui leur sera prescrit pour le bien de tous.
Le 20 septembre 1789, à l'issue de la messe paroissiale, les syndics, membres et adjoints de la municipalité de la paroisse de Briis, convoqués en assemblée, ont décidé de former une milice bourgeoise, nationale, pour le maintien du bon ordre et la sûreté des personnes, ainsi que cela était en usage dans toutes les parties du royaume ; il a été arrêté qu'il serait monté, toutes les nuits, une garde composée de six hommes, demeurant dans le lieu même de Briis, et que ceux qui refuseraient de faire ce service, seraient déclarés mauvais citoyens.
Le mardi 9 février 1790, tous les habitants actifs de Briis-les-Vaugrigneuse, (Briis était ainsi dénommé à celte époque), convoqués par les syndics de la municipalité en exercice, se sont assemblés dans l'église paroissiale à l'effet de procéder à l'élection des officiers municipaux et syndics devant composer la nouvelle municipalité, en exécution des lettres-patentes du roi et des décrets de l'assemblée nationale ordonnant la constitution desdites municipalités dans tout le royaume.
Après la formation du bureau et que tous les électeurs présents eurent juré de choisir, en leur âme et conscience, ceux qu'ils croiraient les plus dignes de la confiance publique et les plus capables de remplir avec zèle et courage les fonctions civiles et politiques qui pourraient leur être confiées, scrutin fut ouvert et donna les résultats suivants : Maire, le sieur Louis-François de Saint-Michel ; officiers municipaux les sieurs Denis Drouard, Pierre-Adrien Gaut, Jean-Baptiste Machelard et Antoine Lamy, procureur de la commune, le sieur Etienne David.
Enfin comme complément du corps municipal, furent également élus à titre de notables et au nombre de douze, les sieurs : Jean-François-Joseph Brossier, Jean-François Briére, Alexandre Baudry, Louis Buisson, Claude Morlet, Charles-Julien Milsant, François Coquet, Louis Chapon, Marin Vaudron, Thomas Feuilleret, Claude Morlet et Pierre Duval ; lesquels ont déclaré accepter et ont prêté serment de fidélité à la nation, à la loi et au roi.
Le 27 juin 1790, la garde nationale de Briis, composée de 154 hommes, s'est assemblée pour procéder à la nomination de six hommes par cent devant se transporter à Versailles, le 29 du mois, à l'effet de nommer un homme par deux cents, lequel devra se rendre à la fédération générale qui aura lieu le 14 juillet de la présente année. Ont été nommés : Baudry fils, Louis Thibault, Gaut fils, Jérôme Danvers,Marcel Prault, Fourneau fils, Renault fils aîné, Buffaittrille fils et Binet jeune (Voir à l’appendice pièce n°1).
Le 14 juillet 1790, le maire, les officiers municipaux et les citoyens composant la garde nationale de Briis, se sont rendus à onze heures du matin à l'église pour assister officiellement à une grand'messe qui devait être chantée pour célébrer l'anniversaire du 14 juillet 1789 (Voir à l’appendice pièce n°2).
Le 14 novembre 1790, sur l'ordre du Conseil général de Versailles, les conseillers municipaux de Briis, accompagnés du sieur Thibault, notaire et greffier du ci-devant baîllage et comté-pairie de Launay-Courson et Briis-Vaugrigneuse réunis, se sont transportés chez ledit sieur Thibault à l’effet d'apposer les scellés sur les registres dudit baîllage, ainsi que sur ceux du château de Courson.
Le 25 avril 1791, M. Jean-Claude Morlet est élu maire en remplacement de M. de Saint-Michel, démissionnaire.
Le 15 octobre 1792, la municipalité assemblée décide qu'il sera pourvu au remplacement des Soeurs de l'hospice par une seule personne qui sera à la fois garde-malade et maîtresse d'école.
Le 23 novembre 1792, les registres de l'église, auxquels doivent être substitués des registres civils, sont remis par le curé Liot à M. Morlet, maire de Briis (Voir à l’appendice pièce n°3).
Le 16 décembre 1792, sur la convocation du citoyen maire et des citoyens conseillers municipaux, faite par affiches et au son de la cloche, les électeurs se sont assemblés en l'église paroissiale à l'effet d'élire un maire et des conseillers municipaux. Après la nomination des membres du bureau, lesquels prirent place au banc d'oeuvre le citoyen Thibault proposa de chanter l'Hymne des Marseillais; cette proposition fut accueillie avec enthousiasme et l'hymne fut chanté aux applaudissements de tous les assistants, après quoi on procéda à l'élection de la municipalité. On été élus : maire, Jean-François Brossier qui a accepté et juré de maintenir la liberté et l'égalité ou de mourir en les défendant; officiers municipaux : Louis Pépin, Jean-Baptiste Hardy, Claude-François Fourneau, Edme Quatresout, Charles-Julien Milsant, et douze notables.
Le 28 décembre 1792, sur la proposition du citoyen Binet, procureur de la commune, il a été procédé au scrutin public à l'élection de deux citoyens appelés à faire partie du tribunal de police dont la formation a été ordonnée et qui doit se composer du maire, de deux officiers municipaux et de deux citoyens élus.
Le 31 mars 1793, sur l'ordre du comité de défense de la Convention nationale, qui prescrit aux municipalités de Seine-et-Oise de surveiller les ci-devant châteaux et maisons de campagne de leur territoire et de mettre en état d'arrestation clans les vingt-quatre heures, les ci-devant nobles et prêtres non salariés par l'Etat, les gens et domestiques qui leur sont attachés, et toutes personnes députées et suspectes ou dénommées comme telles, par six citoyens connus pour leur patriotisme et domiciliés dans l'étendue du territoire de la commune. Les officiers municipaux et les notables, réunis et interrogés par le citoyen Pépin, président de l'assemblée, en l'absence du maire, ont déclaré qu'ils ne connaissaient personne dans ce cas, excepté toutefois, le citoyen Jean-François Binet, dénoncé par le citoyen Hardy comme suspect pour avoir dit qu'il voudrait que les femmes de la commune " tombassent " sur le citoyen Milsant qui s'était chargé de porter au district de Versailles la croix d'argent de l'église pour être fondue.
Le samedi 10 août 1793, à l'occasion de la fête de la Fédération et en vertu de l'arrêté du Conseil général, l'autel de la patrie fut dressé au pied de l'arbre de la Liberté, sur la place de ce nom, et une fête patriotique fut célébrée au milieu du plus grand enthousiasme ; les papiers et titres féodaux des anciens seigneurs du lieu recueillis par les soins du citoyen Thibault, juge de paix, et remis par lui à la municipalité, furent brûlés, conformément à la loi, ainsi que l'ancien drapeau fleurdelisé (Voir à l’appendice pièce n°4).
Le 29. août 1793, la municipalité de Briis s'est assemblée en la maison commune à l'effet de nommer trois commissaires chargés de porter au district de Versailles la liste des citoyens de la commune désignés par ladite municipalité comme pouvant contribuer à l'emprunt forcé prescrit par la loi; ont été nommés : Baptiste Machelard, Milsant et Adrien Gaut.
Le 27 septembre 1793, en vertu de la loi du 23 août dernier mettant en réquisition les citoyens de dix-huit à vingt-cinq ans, la commune de Briis eut à fournir vingt-trois hommes dont la liste fut envoyée au district.
Le 23 octobre 1793, la municipalité requiert le citoyen Jean-Baptiste Jeulin, maçon, à l'effet de supprimer " les marques tant féodales que royalistes existant, tant dans l'église qu'en dehors, pour le prix de 15 livres ".
Le 27 octobre 1793, sur l'ordre du district de Versailles, il a été requis à Briis des chevaux pour les armées de la République et du vieux linge destiné à faire de la charpie pour les blessés.
Le `28 brumaire, an II (I8 nov. 1793), sur la réquisition de Jean-François Binet, procureur de la commune, lequel a représenté qu'il était du devoir de tous les patriotes d'offrir à la République tout ce dont il pouvait disposer, et que les communes devaient donner l'exemple en disposant, à cet effet, de toutes leurs ressources disponibles, il a été décidé par l'assemblée municipale que l'argenterie, les cuivres, ornements, linge et grilles provenant de l'église seraient portés au district de Versailles par les citoyens Jean-Louis Pépin et Charles-Julien Milsant, officiers municipaux, ce qui eut lieu le 16 pluviôse, an II.
Le 6 frimaire, an II (26 nov. 1793), en vertu de la loi du 24 août dernier, portant que les titres de rentes des fabriques et hospices seront remis au directeur général de la dette. publique pour être inscrits au grand livre, ceux de la fabrique de l'église de Briis et de l'Hôtel-Dieu sont portés à Paris par les citoyens Charles Milsant et Edme Quatresout, délégués à cet effet par l'assemblée municipale.
Le 8 frimaire, an II (26 nov.), les officiers municipaux de la commune de Briis se sont assemblés à l'effet d'inviter les citoyens et citoyennes à donner, selon leurs moyens, des chemises, bas et vieux linge pour le service des armées de la République. Les citoyens Louis-Claude Petit, Antoine Sauvage et Jean-François Binet, procureur de la commune, ont accepté la mission de recueillir ces divers objets.
Le 11 frimaire, an II (1er déc. 1793), l'assemblée municipale, sur la proposition du procureur de la commune, décide qu'il sera procédé à la révision des limites du territoire de la commune; à cet effet, les citoyens Louis-Nicolas Brière, François-Nicolas Collot, Georges-Antoine Bordelet, Pierre Duval, Michel Hardy, Louis-Alexandre Lefèvre, Marin Vaudron et Antoine Mazure sont nommés commissaires pour assister les commissaires du district dans cette opération.
Le 16 frimaire, an II (16 décembre), les commissaires nommés par les municipalités de Briis, Vaugrineuse et Lau nay_Courson, se sont réunis en l'étude du citoyen Thibault, notaire audit lieu de Briis, qui a remis en leurs mains les titres de féodalité du ci-devant seigneur desdites communes, le sieur Guillaume-Joseph Dupleix de Bacquencourt, pour être brûlés conformément à la loi du 17 juillet 1793. ces litres furent divisés en trois parts et remis à chacun des commissaires des communes qu'ils concernaient, lesquels armèrent entre eux que lesdits titres et papiers seraient incinérés à Briis au pied de l'arbre de la liberté, ce qui fut exécuté le 30 frimaire, jour de décadi, aux acclamations de tons les citoyens et aux cris répétés de : Vive la République (Voir à l’appendice pièce n°5).
Le décadi 17 ventôse, l'an II (7 mars 1794), la citoyenne Angélique Duhaupas, ci-devant soeur de la Charité, attribuée à l'hospice de Briis, s'est présentée en la maison commune, devant le maire et les officiers municipaux, à l'effet de prêter le serment prescrit par la loi du 14 août de la présente année et a juré d'être fidèle à la nation et à la loi et de maintenir de tout son pouvoir la liberté, l'égalité, l'unité et l'indivisibilité de la République, et de mourir en les défendant.
Le 18 nivôse, an II (7 janvier 1794), sur la réquisition de procureur de la commune faisant fonctions d'agent national et conformément au décret du 4 du même mois, relatif à la prise de Toulon, qui ordonne qu'il sera célébré dans toute l'étendue de la République une fête nationale le premier décadi qui suivra la publication dudit décret, ledit procureur et les citoyens Jean-Baptiste Michelard et Denis Drouard ont représenté qu'il y avait lieu d'organiser cette fête et ont arrêté qu'elle serait célébrée avec la plus grande solennité (Voir à l’appendice pièce n°6).
En conséquence, le 20 nivôse, an II (9 janvier 1794), en exécution du décret du 4 dudit mois et conformément à la délibération précitée, ladite fête fut célébrée solennellement et des arbres de liberté furent plantés, en grande pompes, sur la place de la Liberté et les carrefours de l'Egalité et de la Fraternité (Voir à l’appendice pièce n°7).
Le 7 pluviôse, an II (26 janvier 1î94. , sur la réquisition de Jean-François Binet, agent national, lequel a représenté que la ci-devant église, ayant été convertie en Temple de la Raison, il y avait lieu de supprimer les croix, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de ladite église, ainsi que les statues, tableaux et autres ornements religieux qui pourraient s'y trouver, le corps municipal, réuni à cet effet, décida que lesdits objets seraient enlevés ainsi que les bancs qui seraient rendus à leurs propriétaires. Il fut décidé, en outre., qu'il serait écrit en gros caractères, au-dessus de la porte principale : Temple de la Raison, et tous pouvoirs furent donnés au citoyen maire pour l'exécution de ces décisions.
Le 18 prairial. an II (6 juin 1794), les officiers municipaux et l'agent national réunis en assemblée, sur l'ordre du comité de salut public et en conformité des décrets de la Convention nationale des 18 et 23 floréal, portant qu'il sera substitué à l'inscription Temple de la Raison, ces mots : - Le peuple français reconnaît l’Etre suprême et l’immortalité de l’âme - décidèrent qu'il serait immédiatement procédé à cette substitution et firent requérir, à cet effet, les citoyens Louis Jeulin et Nicolas Hameau, maçons, qui se chargèrent d'exécuter ce travail, moyennant 15 livres.
Le 19 prairial, are II ( 7 juin 1794), l'agent national, Jean-François Binet, ayant exposé à l'assemblée municipale qu'il y avait lien, conformément au décret du 18 floréal, de prendre les dispositions nécessaires pour célébrer convenablement. la fêlé de l'Etre suprême, il fut arrêté que ladite fête serait célébrée par une cérémonie " en rapport avec le sujet " et les citoyens Nicolas Callot et Nicolas Brière furent, nommés commissaires et chargés de préparer " le plan " de cette cérémonie. Le lendemain, 20 prairial, en eut lieu la célébration avec une grande magnificence (Voir à l’appendice pièce n°9).
Le jour de décadi, 30 prairial, an II (18 juin 1794) l’assemblée municipale, après avoir entendu le citoyen Jean-François Binet, agent national, qui représenta que, conformément au décret du 18 floréal dernier qui a institué les fêtes décadaires, il fallait que tous les citoyens et citoyennes de la commune fussent invités à célébrer ces fêtes et que faute par eux de se conformer audit décret, ils soient considérés comme suspects et traités comme tels, décida que cette invitation serait faite à son de caisse dans toutes les places et carrefours de Briis.
Le 20 messidor, an II (8 juillet 1794.), conformément aux lois des 16 novembre 1792 et 4 mai 1793 qui ordonnent que des secours seront accordés aux pères et mères indigents, infirmes ou âgés des volontaires des armées de la République, une distribution fut faite à Pierre Guesneau infirme, à Marie-Madeleine Hardy, veuve Charon, et à Catherine Barreau, veuve Drapier, par les citoyens François-Nicolas Collot et Denis Drouard commissaires nommés à cet effet par la municipalité.
Le 30 thermidor, an II (17 août 1794), en exécution de la loi du 7 messidor de la même année, la municipalité de Briis a été invitée par le district de Versailles à ouvrir un registre destiné à recevoir la déclaration de chaque cultivateur de la quantité de grains de toute nature qu'il a récolté dans sa présente année.
Le même jour, ledit commissaire a fait connaître à l'assemblée municipale, en séance, un arrêté du district du département de Seine-et-Oise sur les réquisitions fixant le contingent à fournir par la commune de Briis à 500 quintaux de froment, de la manière suivante, entre les principaux cultivateurs de ladite commune (Voir à l’appendice pièce n°8).
Riquebourg 10 quintaux
Feuilleret 122
Billard ..... 50
Coquet 96
Mazure 50
Machelard 112
Total 500
Plusieurs autres réquisitions de grains destinés aux subsistances des armées de la République eurent lieu dans le courant de la même année et des batteurs en granges furent requis pour en opérer le battage.
Le 18 vendémiaire, an III (26 octobre 1794), les fermiers de la commune de Briis sont requis par la municipalité de fournir au boulanger un sac de blé par charrue et par décadi, pour qu'il puisse faire la quantité de pain nécessaire à la consommation des habitants qui n'ont pas récolté (Voir à l’appendice pièce n°9).
Le décadi 30 nivôse, an III (21 janvier 1795), l'anniversaire de l'exécution du roi Louis XVI a été fêté solennellement à Briis, conformément à la loi du 21 nivôse an II, et au décret de la convention nationale du 18 floréal, concernant cette fête (Voir à l’appendice pièce n°10).
Le 20 germinal, an III (9 avril 1795), le citoyen Feuilleret, agent national, ayant représenté à l'assemblée municipale qu'un certain nombre d'habitants de la commune manquaient de pain, il fut décidé que des commissaires seraient chargés de faire des réquisitions de grains chez les cultivateurs et que les personnes aisées Seraient invitées à fournir l'argent nécessaire à cet effet. En conséquence, les citoyens Buisson, cabaretier, et Baudry, boulanger, furent désignés pour procéder à ces opérations, sous le contrôle du citoyen Thibault, chargé de recueillir les fonds et de solder les réquisitions.
Le 26 thermidor, an IIl (13 août 1795), en vertu de la loi du 20 messidor dernier, relative à l'institution des gardes champêtres, le citoyen Duval a été nommé à ces fonctions, moyennant quatre septiers de blé par année.
Le 5 vendémiaire an IV (27 septembre 1796), le citoyen Binet, instituteur, précédemment à Dampierre, est nommé à Briis.
Le 3 brumaire, an IV (25 octobre 1 796), le citoyen Michel Hardy se rend adjudicataire de la perception de la contribution foncière de Briis. A cette époque, cette contribution était perçue par des particuliers agréés par l'administration, sur la proposition des municipalités, et qui remplissaient cette mission moyennant le sou pour livre et en fournissant caution.
Le 15 brumaire, an IV (6 novembre 1796), l'assemblée municipale procède, conformément à la loi du 20 vendémiaire de la même année; à l'élection d'un agent en remplacement du maire, dont le titre est changé en celui d' " agent.mnuicipal ". Sont élus : agent municipal, le citoyen Collot: adjoint, le citoyen Fourneau.
Le 28 germinal, an IV (17 avril 1796), en l'assemblée des citoyens de la commune de Briis, avant les qualités requises par la loi pour faire partie de la garde nationale de ladite commune, le citoyen Collot, agent municipal, après avoir fait connaître l'objet de la réunion, a donné lecture de la loi du 28 prairial sur l'organisation de la garde nationale des départements, ainsi qui de la lettre du ministre de la police générale du 5 ventôse et des arrêtés du département, en date des 19 dudit mois et 15 germinal courant, en exécution desquels lois et arrêtés il devait être procédé à la formation des compagnies et à la composition de leurs cadres. En conséquence, le nombre de citoyens de la commune reconnus aptes à en faire partie étant de 133, nombre suffisant pour former une compagnie, il a été passé, séance tenante, à la nomination des officiers, sous-officiers et caporaux. Ont été élus : les citoyens Thibault, capitaine; Antoine Sauvage, lieutenant ; Louis Pépin et François Chevalier, sous-lieutenants ;
Christophe Doublet, Charles Ridel, François Dieu et Pierre-
Adrieu Paul, sergents ; et Navet père, Feuilleret fils, Rivière, Gaucher fils, Moulineau, Machelard fils, Billard fils et Louis Bordelet, caporaux. Tambours : les citoyens Doublet et Laforest.
Le décadi, 20 thermidor, an VIII (9 juillet 1800),le titre de maire ayant été rétabli, le citoyen Collot, agent municipal, reprend ce titre.
Le 24 fructidor, an VIII (11 septembre 1800), il a été procédé à l'adjudication, au rabais, de la perception des contributions de l'an II, montant à 9.39 francs. Ladite perception a été adjugée au citoyen Charles-Louis Binet, moyennant
centimes par franc, sur la déclaration du citoyen Gilles-François Binet qu'il se portait caution pour l'adjudicataire du quart de la somme à percevoir, conformément à la loi.
Le 19 nivôse an XI (2 janvier 1803), les citoyens Fourneau et Baudry sont nommés : le premier maire, et le second adjoint, en remplacement des citoyens Collot et Machelard, démissionnaires. Des remerciements sont adressés par l'assemblée municipale au citoyen Collot pour les services qu'il a rendues à la commune pendant les dix années consécutives qu'a duré son administration.
L'an XII, le 1er fructidor (19 août 1800, le conseil municipal de la commune, convoqué par le maire, à l'effet de délibérer au sujet d'une lettre du préfet de Seine-et-Oise relative à la cure de Briis, a cru devoir représenter à l'administration, qui en demandait la suppression comme succursale, que la commune de Briis était une des principales du canton, qu'elle était entourée de murs et de tourelles, qu'il y avait un hospice, que l'église était très belle et élevée, et que la population se composait d'environ 700 habitants; que, d'ailleurs, les communes de Vaugrineuse et Courson y étaient autrefois réunies et n'avaient été érigées en cures que depuis deux cents ans environs, sur la demande clés seigneurs.
Enfin, que ces deux communes étaient à une petite distance de Briis et qu'elles y étaient reliées par de bons chemins praticables en tout temps.
L'an XIV, le 7vendémiaire (29septembre 1805), les membres du conseil municipal assemblés sur la convocation du maire, conformément à .l'autorisation de M. le conseiller de préfecture délégué par M. le préfet, à l'effet de délibérer sur l’acceptation d'une somme de 500 livres léguée par M. Valentin-Antoine Delie, en faveur des pauvres, ont accepté ce legs et chargé la commission administrative d'en faire la répartition aussitôt qu'elle sera autorisée à en prendre possession.
L'an XIV, le 17 vendémiaire (9 octobre 1805), conformément à la lettre de M. le préfet de Seine-et-Oise, en date du 20 fructidor, concernant le ban des vendanges, M. Claude Fourneau, maire, a réuni les six principaux propriétaires de vignes, les sieurs Collot, Brossier, Pépin, Drouard, Duval et Hardy, afin d'arrêter l'époque de l'ouverture des vendanges à jour fixe.
L'an 1806, dans le courant du mois de janvier, conformément aux ordres du gouvernement et à la circulaire de M. le conseiller d'État, commandeur de la Légion d'honneur, préfet du département de Seine-et-Oise, du 19 frimaire, an XIV, il a été procédé au recensement de la population de Briis; le résultat a donné : 188 garçons, 207 filles, 119 hommes mariés, 119 femmes mariées, 10 hommes veufs, 33 femmes veuves, 14 militaires sous les drapeaux; soit un total de 690 individus.
Le 15 janvier 1809, M. Baudry, adjoint au maire, a été nommé maire en remplacement de M. Fourneau décédé, et a prêté le serment d'obéissance aux constitutions de l'Empire et de fidélité à l'Empereur, prescrit par le Sénatus-consulte du 28 floréal, an XII.
Le 7 avril 1812, vu l'extrême misère qui régnait dans la commune de Briis, les principaux cultivateurs et fermiers s'assemblèremt et décidèrent de venir en aide aux malheureux en faisant don chacun, d'une certaine quantité de blé dont la répartition fut faite par les soins de la municipalité. M. Louis-Antoine Mazure donna 2 septiers; M. Charles-Noël Mazure, 2 septiers ; M. Nivet, 1 septier ; M. Perrin, 1 septier ; M. Bergeotte, un minot.
Le 10 mai 1812, le conseil municipal de la commune de Briis s'étant assemblé pour la session budgétaire annuelle procéda à l'examen des comptes du percepteur pour l'année 1811. Après avoir examiné et vérifié lesdits comptes et les pièces à l'appui, les recettes ont été arrêtées à 773 fr.97 et les dépenses à 729 fr. 96, laissant un excédent de recettes de 44 fr. 01.
Le 4 juin 1813, l'inspecteur de l'Académie de Paris adresse à M. Binet, instituteur à Briis, le règlement arrêté par le Grand Maître de l'Université concernant l'enseignement dans les écoles primaires.
Le 2 mai 1816, la municipalité de Briis prête serment au roi Louis XVIII (Voir à l’appendice pièce n°12).
Le 30 juin 1816, le sieur Favreau est nommé instituteur (Voir à l’appendice pièce n°13).
Le 3 août 1817, M. Leroux est nommé maire (Voir à l’appendice pièce n°14).